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«Personnalisation de montres». Tribunal fédéral du 19 janvier 2024
4. Droit des signes distinctifs
4.1 Marques
CC 2 II. La péremption pour avoir tardé à agir doit être admise avec retenue. Elle suppose que l’ayant droit ait eu connaissance (ou aurait dû avoir connaissance) de l’utilisation du signe litigieux, qu’il ait toléré une violation pendant une longue période et que l’auteur de la violation ait entretemps utilisé de bonne foi le signe contesté, se créant ainsi une position concurrentielle avantageuse. Le fait que l’ayant droit dispose d’un système de surveillance des articles de presse ne suffit pas à retenir une connaissance des activités litigieuses en question (consid. 3.1, 3.2, 3.2.1-4, 3.5).
LPM 13 I. En vertu du principe de l’épuisement, le droit exclusif de commercialisation d’un produit de marque s’épuise à la première mise en circulation par laquelle le bien est aliéné de manière licite. Ce principe connaît des exceptions, notamment lorsque le produit de marque est modifié sans l’autorisation du titulaire de la marque (consid. 5.5.4, 5.7.4).
CC 641 I. Lorsqu’un produit de marque est aliéné par son titulaire ou avec l’accord de ce dernier, l’acquéreur peut en disposer librement et décider d’y apporter des modifications. Il n’y a pas lieu d’opérer une distinction entre les cas où le propriétaire procède lui-même à ces modifications et ceux où il recourt aux services d’autrui pour ce faire (consid. 5.7.2).
LPM 1 I, 13 I, 13 II bis , LCD 2. Les droits exclusifs du titulaire de la marque se limitent aux cas d’utilisation de la marque dans les affaires, par opposition à l’usage privé. Sous réserve de l’exception prévue à l’art. 13 al. 2 bis LPM, l’usage d’une marque à des fins privées n’est donc pas prohibé. Ce principe vaut également pour les marques de haute renommée. La personnalisation d’un produit de marque, effectuée à la demande et pour le compte de son propriétaire en vue de son usage personnel, sans que l’objet ne soit remis sur le marché, constitue un tel usage privé de la marque et est donc licite. L’article 2 LCD ne trouve pas non plus application puisque l’acte n’est alors pas propre à influencer le marché (consid. 5.5.1, 5.5.2, 5.6, 5.7.1, 5.7.3, 5.7.5, 5.8)
LPM 13 I, 13 II. La commercialisation de produits de marque personnalisés, sans l’accord du titulaire de la marque concernée, est illicite. En effet, la marque est alors utilisée dans les affaires et ne remplit plus sa fonction d’identification puisqu’elle ne désigne plus l’article d’origine. Or, le titulaire d’une marque a le droit exclusif de déterminer la qualité des produits commercialisés sous sa marque (consid. 5.7.1, 5.7.4, 5.7.5).
LPM 13 II, LCD 3 b, LCD 3 d. L’utilisation de la marque d’autrui pour la commercialisation des produits originaux est licite si elle reste clairement en rapport avec les propres offres de celui qui fait la publicité et ne donne pas l’impression d’un lien spécifique avec le titulaire de la marque ou d’un droit sur la marque en tant que telle. Le titulaire d’une marque conserve le droit exclusif d’effectuer une publicité générale de la marque, sans référence à un assortissement de produits ou à des services concrets. En l’espèce, la cour cantonale n’a pas examiné si les utilisations litigieuses restaient clairement en rapport avec les propres offres de service de la recourante, et a omis de prendre en considérations des faits régulièrement allégués par cette dernière (consid. 6, 6.4.1, 6.4.2, 6.5).
[texte complet]
4. Kennzeichenrecht
4.1 Marken
ZGB 2 II. Die Verwirkung aufgrund verzögerten Handelns ist mit Zurückhaltung zuzulassen. Sie setzt voraus, dass der Berechtigte vom Gebrauch des strittigen Zeichens Kenntnis hatte (oder Kenntnis hätte haben müssen), dass er über einen langen Zeitraum eine Verletzung geduldet hat und dass der Urheber der Verletzung das angefochtene Zeichen in der Zwischenzeit nach Treu und Glauben genutzt hat, wodurch er sich einen Wettbewerbsvorteil verschaffte. Die Tatsache, dass der Berechtigte über ein Überwachungssystem für Presseartikel verfügt, ist nicht ausreichend, um Kenntnis über die fraglichen strittigen Aktivitäten zu erlangen (E. 3.1, 3.2, 3.2.1–4, 3.5).
MSchG 13 I. Gemäss dem Erschöpfungsgrundsatz erschöpft sich das exklusive Vermarktungsrecht ab einem Markenprodukt beim ersten Inverkehrbringen, mit welchem der Gegenstand rechtmässig veräussert wird. Dieser Grundsatz sieht Ausnahmen vor, insbesondere wenn das Markenprodukt ohne Genehmigung des Markeninhabers verändert wird (E. 5.5.4, 5.7.4).
ZGB 641 I. Wird ein Markenprodukt durch den Inhaber oder mit dessen Einverständnis veräussert, kann der Erwerber frei darüber verfügen und entscheiden, Änderungen vorzunehmen. Es wird nicht unterschieden zwischen Fällen, in denen der Eigentümer diese Änderungen selbst vornimmt, und solchen, in denen er dazu auf Dienste von Dritten zurückgreift (E. 5.7.2).
MSchG 1 I, 13 I, 13 II.bis, UWG 2. Die exklusiven Rechte des Markeninhabers beschränken sich auf die Fälle der Markennutzung im Geschäftsverkehr, im Gegensatz zum Privatgebrauch. Unter Vorbehalt der in Art. 13 Abs. 2 bis MSchG vorgesehenen Ausnahme ist der Gebrauch einer Marke für private Zwecke somit nicht untersagt. Dieser Grundsatz gilt auch für berühmte Marken. Die Personalisierung eines Markenprodukts, die auf Verlangen des Eigentümers und für dessen persönlichen Gebrauch erfolgt, ohne dass der Gegenstand wieder auf den Markt gebracht wird, stellt einen solchen privaten Gebrauch der Marke dar und ist somit rechtmässig. Der Artikel 2 UWG findet ebenfalls keine Anwendung, da die Handlung den Markt nicht beeinflusst (E. 5.5.1, 5.5.2, 5.6, 5.7.1, 5.7.3, 5.7.5, 5.8).
MSchG 13 I, 13 II. Die Vermarktung von personalisierten Markenprodukten ohne das Einverständnis des jeweiligen Markeninhabers ist unzulässig. Da sie nicht mehr den Ursprungsartikel bezeichnet und die Marke im Geschäftsverkehr genutzt wird, erfüllt sie ihre Identifikationsfunktion nicht mehr. Es ist aber der Markeninhaber, der das exklusive Recht hat, die Qualität der Produkte zu bestimmen, die unter seiner Marke vermarktet werden (E. 5.7.1, 5.7.4, 5.7.5).
MSchG 13 II, UWG 3 b, UWG 3 d. Der Gebrauch einer fremden Marke zur Vermarktung von Originalprodukten ist rechtmässig, wenn er eindeutig in Bezug auf die eigenen Angebote des Werbenden erfolgt und nicht den Eindruck einer speziellen Verbindung zum Markeninhaber oder eines Rechts an der Marke als solcher vermittelt. Der Markeninhaber behält das exklusive Recht, eine allgemeine Werbung über die Marke zu schalten, ohne Bezug auf ein Produktsortiment oder konkrete Dienstleistungen. Im vorliegenden Fall hat das Kantonsgericht nicht überprüft, ob die strittigen Nutzungen eindeutig in Bezug auf die eigenen Serviceangebote der Beschwerdeführerin erfolgen, und hat es unterlassen, die von der Beschwerdeführerin rechtmässig eingebrachten Sachverhalte zu berücksichtigen (E. 6, 6.4.1, 6.4.2, 6.5).
[Volltext]
recours partiellement admis; réf. 4A_171/2023 |
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