sic! 2023 Ausgabe 2

«Marché du livre IV». Tribunal fédéral du 3 août 2022

7. Droit de la concurrence

7.2 Droit des cartels

LCart 4 I. La notion de «convention» au sens de la LCart va au-delà de celle de «contrat» au sens du droit des obligations; elle couvre également les accords non contraignants sur le plan juridique, mais dont il ressort malgré tout une volonté de s’engager des parties, comme les gentlemen’s agreements ou les Frühstückskartelle. A cet égard, les exigences liées à la preuve ne doivent pas être exagérées, du moins lorsque les faits, par leur nature, sont difficilement démontrables. Les preuves directes de l’existence d’un accord en matière de concurrence sont très rares en pratique, de sorte que l’appréciation des faits doit régulièrement se faire sur la base d’indices (consid. 6.2.2).
TFUE 101 I; CEE 81 I; LCart 4 I. Les notions de conventions et de pratiques concertées inscrites à l’art. 4 al. 1 LCart correspondent à celles d’ «accords entre entreprises» ou de «pratiques concertées» consacrées par le droit européen de la concurrence. Il y a donc lieu de les interpréter et de les appliquer en tenant compte de la jurisprudence et de la pratique européennes (consid. 6.2.3).
TFUE 101 I; CEE 81 I. D’après les autorités européennes, pour qu’un accord vertical destiné à cloisonner un marché national puisse être réputé conclu au sens du droit de la concurrence, il est à tout le moins nécessaire que la volonté du fournisseur de mettre en place un système de distribution anticoncurrentiel se concrétise par une invitation – expresse ou implicite – aux partenaires de distribution de réaliser ensemble un tel but, tout particulièrement lorsqu’un potentiel accord sur ce point n’est de prime abord pas dans l’intérêt de ces derniers (consid. 6.2.4).
LCart 4 I. La participation d’une entreprise – éventuellement constituée en groupe commercial – à des accords en matière de concurrence illicites au sens de la LCart ne peut pas être inférée du simple fait que ladite entreprise ait exprimé sa volonté – toute générale – de mettre en place une politique d’empêchement des importations parallèles en relation avec les biens qu’elle produit ou distribue, sans préciser d’aucune manière les moyens qu’elle entend mettre en œuvre à cette fin; dans le cas concret, pour pouvoir reconnaître l’existence de tels accords sous l’angle du droit suisse, il aurait fallu constater que le groupe commercial concerné avait au moins invité les grossistes à accepter une restriction de la concurrence consistant en une interdiction d’exportation vers la Suisse (consid. 6.5.3).
LCart 5 IV. - En l’espèce, l’interprétation, selon le principe de la confiance, des contrats conclus entre le groupe H. et des éditeurs externes amène à conclure que les éditeurs s’obligeaient non seulement à ne jamais livrer eux-mêmes leurs produits à des revendeurs de livres helvétiques, mais également à faire en sorte qu’aucune autre société distributrice de leurs ouvrages à l’étranger ne concurrence la filiale suisse du groupe H. en vendant les mêmes produits que cette dernière aux détaillants suisses, lui assurant ainsi une protection territoriale absolue, au sens de l’art. 5 al. 4 LCart (consid. 7.6.5).& [texte complet]


7. Wettbewerbsrecht

7.2 Kartellrecht

KG 4 I. Der kartellrechtliche Begriff «Vereinbarung» ist weiter gefasst als der obligationsrechtliche Begriff «Vertrag». Er erstreckt sich auch auf rechtlich nicht verbindliche Abreden wie Gentlemen’s Agreements oder Frühstückskartelle, aus denen sich jedoch der Wille der Parteien zur Übernahme von Pflichten ergibt. Die diesbezüglichen Beweisanforderungen dürfen nicht übertrieben sein, zumindest wenn der Sachverhalt von seinem Wesen her nur schwer belegbar ist. Direkte Beweise für das Bestehen einer Wettbewerbsabrede sind in der Praxis sehr selten, sodass die Würdigung des Sachverhalts regelmässig gestützt auf Indizien erfolgen muss (E. 6.2.2).
AEUV 101 I; EWG 81 I; KG 4 I. Die in Artikel 4 Absatz 1 KG verankerten Begriffe «Vereinbarungen» und «aufeinander abgestimmte Verhaltensweisen» entsprechen den im europäischen Wettbewerbsrecht verwendeten Begriffen «Vereinbarungen zwischen Unternehmen» und «aufeinander abgestimmte Verhaltensweisen». Folglich sind sie unter Berücksichtigung der europäischen Rechtsprechung und Praxis auszulegen und anzuwenden (E. 6.2.3).
AEUV 101 I; EWG 81 I. Damit eine vertikale Abrede zur Abschottung eines nationalen Marktes im wettbewerbsrechtlichen Sinn als abgeschlossen betrachtet werden kann, muss sich nach Auffassung der europäischen Behörden zumindest die Willensbekundung des Anbieters, ein wettbewerbswidriges Vertriebssystem einzurichten, durch eine konkludente oder stillschweigende Aufforderung an die Vertriebspartner zur gemeinsamen Verwirklichung dieses Ziels konkretisieren, zumal wenn eine mögliche diesbezügliche Vereinbarung auf den ersten Blick nicht im Interesse Letzterer liegt (E. 6.2.4).
KG 4 I. Die Beteiligung eines – möglicherweise als Handelskonzern aufgestellten – Unternehmens an unzulässigen Wettbewerbsabreden im Sinne des KG kann nicht aus der blossen Tatsache geschlossen werden, dass dieses seinen allgemeinen Willen bekundet hat, eine Politik zur Verhinderung von Parallelimporten im Zusammenhang mit den von ihm hergestellten oder vertriebenen Waren zu verfolgen, ohne auf irgendeine Weise anzugeben, welche Mittel es zur Erreichung dieses Ziels einzusetzen beabsichtigt. Um im vorliegenden Fall das Bestehen solcher Abreden nach dem schweizerischen Recht anzuerkennen, hätte festgestellt werden müssen, dass der betroffene Handelskonzern die Grosshändler zumindest aufgefordert hätte, einer Wettbewerbsbeschränkung in Form eines Exportverbots in Bezug auf die Schweiz zuzustimmen (E. 6.5.3).
KG 5 IV. Die auf dem Vertrauensprinzip basierende Auslegung der zwischen der Gruppe H. und externen Verlegern geschlossenen Verträge führt zur Schlussfolgerung, dass sich die Verleger nicht nur verpflichteten, ihre Waren nie selber an Schweizer Wiederverkäufer von Büchern zu liefern, sondern auch dafür zu sorgen, dass kein anderes Unternehmen, das ihre Werke im Ausland vertreibt, die Schweizer Tochterfirma der Gruppe H. konkurrenziert, indem es die gleichen Waren wie sie an die Schweizer Detailhändler verkauft, wodurch sie dieser einen absoluten Gebietsschutz im Sinn von Artikel 5 Absatz 4 KG zusicherten (E. 7.6.5). [Volltext]



recours partiellement admis; réf. 2C_39/2020


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