sic! 2012 Ausgabe 10

«Nespresso II». Tribunal fédéral du 26 juin 2012

4. Droit des signes distinctifs

4.1 Marques

LTF 93. L’octroi de mesures provisionnelles constitue une décision incidente qui ne peut faire l’objet d’un recours au TF que si ces mesures sont susceptibles de causer à l’intimé un préjudice irréparable au sens de l’art. 93 al. 1 let. a LTF, soit un préjudice de nature juridique qui ne pourrait être supprimé par une décision finale ultérieure favorable. Ainsi en va-t-il de l’entrave au développement économique lié à l’interdiction faite de lancer un produit sur le marché et du risque de perte de parts de marché qui peut en résulter (consid. 1.1-1.3).
CPC 261 I; LPM 2 b. Le juge ne saurait se retrancher derrière le fait que l’Institut a admis une marque à l’enregistrement ou que la marque s’est imposée dans l’esprit des consommateurs pour en présumer la validité lorsqu’il s’agit d’examiner le besoin de libre disposition absolu d’une marque de forme au sens de l’art. 2 let. b LPM, lequel s’oppose à toute imposition sur le marché; cela est d’autant plus vrai lorsque la forme en question faisait l’objet d’un brevet d’invention désormais expiré. Dans ce cas, il appartient au juge d’apprécier s’il est possible de fabriquer une forme différente pour la même utilisation (consid. 2.3).
LPM 2 b, 3. Une forme différente de celle de la marque de forme enregistrée ne peut être considérée comme une forme alternative que si elle n’entre pas dans le champ de protection de la marque concernée (consid. 2.3).
LCD 2, 3. L’utilisation d’une forme technique nécessaire ne saurait être interdite par le jeu de la loi fédérale contre la concurrence déloyale, faute de quoi la concurrence serait tout simplement impossible (consid. 2.3).
CPC 261 I. La production d’une expertise privée ne saurait suffire à rendre vraisemblable les faits sur lesquels doit se fonder l’octroi des mesures provisionnelles requises (consid. 2.4).
CPC 261 I. En présence d’une question technique controversée entre les parties et décisive pour juger de l’octroi des mesures requises, le juge doit ordonner la mise en œuvre d’une expertise sommaire auprès d’un technicien indépendant, dès lors que la procédure de mesures provisionnelles n’exclut nullement d’ordonner une expertise (consid. 2.4).
Cst 9. Le fait pour un juge instructeur de se baser sur une expertise privée pour octroyer des mesures provisionnelles a pour conséquence de rendre sa décision arbitraire au sens de l’art. 9 Cst. (consid. 2.4). [texte complet]


4. Kennzeichenrecht

4.1 Marken

BGG 93. Der Erlass vorsorglicher Massnahmen stellt einen Zwischenentscheid dar, gegen den eine Beschwerde ans BGer nur dann zulässig ist, wenn die vorsorglichen Massnahmen für den Antragsteller einen nicht wieder gutzumachenden Nachteil im Sinne von Art. 93 Abs. 1 lit. a BGG bewirken oder einen rechtlichen Nachteil, der nicht durch eine nachträgliche günstige Endentscheidung behoben werden kann. Dies ist bei einer Behinderung der wirtschaftlichen Entwicklung gegeben, die sich aus dem Verbot, ein Produkt auf den Markt zu bringen, und dem daraus folgenden Risiko, Marktanteile zu verlieren, ergibt (E. 1.1-1.3).
ZPO 261 I; MSchG 2 b. Bei der Prüfung, ob für eine Formmarke ein absolutes Freihaltebedürfnis im Sinne von Art. 2 lit. b MSchG besteht, das jeglicher Durchsetzung auf dem Markt entgegensteht, kann der Richter nicht aus der Tatsache, dass das Institut die Marke zur Eintragung zugelassen oder dass sich die Marke im Gedächtnis der Verbraucher festgesetzt hat, auf die Gültigkeit der Marke schliessen. Dies gilt umso mehr, wenn die in Frage stehende Form Gegenstand eines nunmehr erloschenen Patentes war. In diesem Fall liegt es am Richter, zu beurteilen, ob eine unterschiedliche Form für dieselbe Verwendung hergestellt werden kann (E. 2.3).
MSchG 2 b, 3. Eine Form, die sich von der eingetragenen Formmarke unterscheidet, kann nur dann als alternative Form betrachtet werden, wenn sie nicht in den Schutzbereich der Marke fällt (E. 2.3).
UWG 2, 3. Der Gebrauch einer technisch notwendigen Form kann nicht durch das Bundesgesetz gegen den unlauteren Wettbewerb verboten werden, da sonst Wettbewerb schlicht unmöglich wäre (E. 2.3).
ZPO 261 I. Ein privat angeordnetes Gutachten genügt nicht zur Glaubhaftmachung der Tatsachen, auf die sich der Erlass vorsorglicher Massnahmen stützt (E. 2.4).
ZPO 261 I. Liegt eine technische Frage vor, über die sich die Parteien nicht einig sind, deren Beantwortung für den Erlass vorsorglicher Massnahmen jedoch entscheidend ist, muss der Richter das Gutachten eines unabhängigen Experten einholen, da im Verfahren betreffend vorsorgliche Massnahmen die Anordnung eines Gutachtens keineswegs ausgeschlossen ist (E. 2.4).
BV 9. Stützt der Instruktionsrichter seinen Erlass vorsorglicher Massnahmen auf ein privates Gutachten, ist sein Entscheid willkürlich im Sinne von Art. 9 BV (E. 2.4). [Volltext]



Ière Cour civile; admission du recours; réf. 4A_36/2012

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