sic! 2003 Ausgabe 10

"Unclean hands". Tribunal fédéral du 2 mai 2003

7. Droit de la concurrence

7.1 Concurrence déloyale

CC 2; LCD 1, 2. L'objection des «unclean hands» est inapplicable en droit suisse. Celui qui fait l'objet d'une action en justice pour un acte tombant sous le coup de la LCD ne saurait dès lors se prévaloir du fait que la partie demanderesse se comporte elle-même de manière déloyale pour faire échec à la demande. En décider autrement reviendrait à admettre qu'un concurrent se prévale du comportement déloyal de la partie adverse pour justifier son propre comportement, et ferait fi du caractère tridimensionnel du droit de la concurrence qui ne protège pas uniquement les concurrents, mais également la collectivité et les consommateurs (consid. 2.1 - 2.2).
LCD 3 e. En droit suisse, la publicité comparative est licite pour autant qu'elle respecte les principes généraux de la loyauté commerciale. A l'instar d'autres méthodes publicitaires, la comparaison doit être objective, véridique et réaliste. Une comparaison est inexacte lorsqu'elle repose sur des données fausses, et partant déloyale. La déloyauté peut également résulter de données véridiques lorsqu'elles apparaissent imprécises, secondaires ou lacunaires et propres à susciter des erreurs auprès d'une partie non négligeable du public concerné, à savoir un acheteur suisse moyen, non professionnel et normalement doué (consid. 3.1.1).
LCD 3 e. La publicité dite superlative se caractérise par le fait que son auteur compare ses propres prestations avec celles de l'ensemble de la concurrence. Dans la mesure où la comparaison comporte des données concrètes objectivement vérifiables, celles-ci doivent être exactes. Partant, celui qui affirme que ses prix sont «les plus bas de Suisse» est tenu de prouver ses dires. Il en va différemment lorsque la réclame a clairement un caractère d'emphase publicitaire, qu'elle recourt à des jugements de valeur, des expressions de volonté subjective ou exagérations reconnaissables par le destinataire, et par conséquent impropres à fausser la concurrence (p.ex. «le must», «le fin du fin») (consid. 3.1.2).
LCD 3 e. Lorsque la publicité comparative utilise les résultats de tests comparatifs, elle doit le faire de façon absolument loyale et complète afin que le public suisse puisse avoir une compréhension exacte et entière de l'étude effectuée. Pour ce faire, le concurrent devra faire ressortir l'ensemble des éléments, tant ceux en sa faveur qu'en sa défaveur. Le concurrent qui utilise les résultats d'un test comparatif assume lui-même la responsabilité de ces résultats du point de vue tant de leur exactitude que de leur exhaustivité (consid. 3.1.3).
LCD 3 e. Caractère déloyal reconnu en l'espèce d'une publicité comparative: 1) utilisant de manière sélective certains critères du test comparatif à l'exclusion d'autres éléments défavorables; 2) en en modifiant l'ordre de manière à renforcer l'impression trompeuse de la première place de l'agent économique donné dans le marché considéré (lunetterie), et 3) en insérant une nouvelle colonne démontrant la première place de cet agent sur la base des critères retenus, en taisant son inexistence dans le test original. Viole également les principes régissant la publicité superlative l'affirmation selon laquelle «Y, leader suisse du marché de l'optique, se révèle être le moins cher», dès lors qu'il s'agit d'une donnée concrète objectivement vérifiable, qui ne peut être véridique en tant qu'elle se base sur un test comparatif délibérément tronqué et complété pour les besoins de la publicité (consid. 3.2.1 - 3.2.4).
LCD 9 I c. Un intérêt légitime à la constatation judiciaire de l'illicéité d'une assertion contraire au droit de la concurrence déloyale ne peut être dénié que dans l'hypothèse où les circonstances se sont tellement modifiées que l'affirmation a perdu toute actualité ou que la signification en a complètement disparu pour le lecteur moyen, si bien que la reprise de cette affirmation à l'occasion et sa diffusion ultérieure sont à exclure. Intérêt reconnu en l'espèce, la partie défenderesse fondant l'essentiel de sa stratégie commerciale sur les prix particulièrement avantageux qu'elle pratique par rapport à ses concurrents (consid. 4.2). [texte complet]


7. Wettbewerbsrecht

7.1 Lauterkeitsrecht

ZGB 2; UWG 1, 2. Der Einwand der «unclean hands» ist im schweizerischen Recht nicht anwendbar. Wer wegen einer unlauteren Verhaltensweise rechtlich belangt wird, kann sich folglich nicht auf den Umstand berufen, dass die klagende Partei sich ebenfalls unlauter verhält. Anders zu entscheiden würde heissen, dass ein Mitbewerber sich auf das unlautere Verhalten der Gegenpartei berufen könnte, um sein eigenes Verhalten zu rechtfertigen und würde den dreidimensionalen Charakter des Wettbewerbsrechts missachten, wonach nicht nur die Mitbewerber, sondern ebenso die Allgemeinheit und die Verbraucher geschützt sind (E. 2.1 und 2.2).
UWG 3 e. Im schweizerischen Recht ist vergleichende Werbung zulässig, solange die allgemeinen Grundsätze von Treu und Glauben im Geschäftsverkehr beachtet werden. Wie andere Werbemethoden muss auch die vergleichende Werbung objektiv, wahr und tatsachengetreu sein. Ein Vergleich ist unzutreffend und folglich unlauter, wenn er falsche Aussagen enthält. Die Unlauterkeit kann sich auch aus wahren Angaben ergeben, wenn diese ungenau, nebensächlich oder lückenhaft erscheinen und geeignet sind, bei einem nicht zu vernachlässigenden Teil des massgebenden Publikums, also beim durchschnittlichen Schweizer Verbraucher, der nicht Fachmann und normal begabt ist, einen Irrtum hervorzurufen (E. 3.1.1).
UWG 3 e. Die Werbung mit Superlativen zeichnet sich dadurch aus, dass ihr Urheber seine eigene Leis-tung mit derjenigen aller Mitbewerber vergleicht. In dem Umfang, wie der Vergleich konkrete und objektiv überprüfbare Aussagen enthält, müssen diese zutreffen. Folglich ist derjenige, der behauptet, seine Preise seien «die tiefsten in der Schweiz», gehalten, seine Aussage zu beweisen. Etwas anderes gilt, wenn die Werbung offensichtlich marktschreierischen Charakter hat, auf subjektive Werturteile und äusserungen oder übertreibungen, die für den Empfänger als solche erkennbar sind, zurückgreift und demzufolge nicht geeignet ist, den Wettbewerb zu verfälschen (z.B. «le must», «le fin du fin») (E. 3.1.2).
UWG 3 e. Wenn sich die vergleichende Werbung der Ergebnisse von Vergleichtests bedient, hat dies auf absolut unverfälschte und vollständige Art und Weise zu geschehen, damit das schweizerische Publikum einen korrekten und vollständigen Eindruck von der durchgeführten Untersuchung erhält. Ein Anbieter hat deshalb sämtliche Elemente darzustellen, sowohl jene zu seinen Gunsten wie auch jene zu seinen Ungunsten. Der Anbieter, welcher Ergebnisse eines Vergleichtests verwendet, trägt selber die Verantwortung für deren Richtigkeit und Vollständigkeit (E. 3.1.3).
UWG 3 e. Im konkreten Fall sind als unlauter einzustufen: 1) Die selektive Verwendung bestimmter Kriterien eines Vergleichtests unter Ausblendung anderer, unvorteilhafter Elemente; 2) die Abänderung der Rangfolge, um den täuschenden Eindruck entstehen zu lassen, der Wettbewerber belege den ersten Platz im betreffenden Marktsegment (Brillenhandel); und 3) das Einfügen einer neuen Spalte, die den Anbieter auf der Grundlage von verheimlichten Kriterien, von denen zusätzlich verschwiegen wird, dass sie im eigentlichen Test nicht verwendet wurden, im ersten Rang zeigt. Die Grundsätze, die im Bereich der Werbung mit Superlativen gelten, werden durch Behauptungen wie «Y, Leader im Schweizer Optikergeschäft entpuppt sich auch als der Günstigste» verletzt, weil es sich dabei um konkrete und objektiv überprüfbare Angaben handelt, die nicht nachgeprüft werden können, weil sie sich auf einen vorsätzlich verknappten und für Werbezwecke angepassten Vergleichtest beziehen (E. 3.2.1 - 3.2.4).
UWG 9 I c. Das Interesse an der gerichtlichen Feststellung, eine Behauptung verstosse gegen das Gesetz gegen den unlauteren Wettbewerb, kann lediglich dann abgesprochen werden, wenn die Umstände derart liegen, dass die Behauptung ihre ganze Aktualität verloren hat oder für den Durchschnittsleser die Bedeutung vollständig verschwunden ist, ferner wenn die Wiederholung der betreffenden Behauptung und die nachträgliche Verbreitung ausgeschlossen werden können. Im konkreten Fall wurde das Feststellungsinteresse bejaht, da die beklagte Partei ihre wirtschaftliche Strategie namentlich auf im Vergleich zu ihren Konkurrenten besonders vorteilhafte Preise ausrichtet (E. 4.2). [Volltext]



Ième Cour civile; admission du recours en réforme; réf. 4C.375/2002


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